Au moment où Gaza sombre dans la tragédie, le silence des éditeurs français devient impossible à ignorer. Hassen Jaïed, voix engagée du monde du livre, dénonce un choix de confort de la majorité des éditeurs et écrivains en France, qui préfèrent éviter le sujet par crainte de perdre leur lectorat, leurs contrats ou leur place médiatique. Selon Jaïed, ce mutisme pourrait s’apparenter à une complicité tacite, un renoncement à la mission historique d’engagement du monde littéraire français.
Les éditeurs, censés porter la voix des opprimés et donner à lire les témoignages en temps de crise, détournent le regard alors que la littérature devrait s’engager contre l’injustice. Ce silence contrastant avec les hommages réguliers rendus aux figures résistantes du passé comme Zola, trahit la vocation même du milieu éditorial français. À travers sa tribune, Jaïed rappelle que la neutralité face à des crimes est impossible : se taire, c’est déjà prendre position. Il appelle la profession à briser ce silence pour que la littérature française retrouve sa voix, du côté de ceux qui, à Gaza, luttent simplement pour survivre.
Source : Hassen Jaïed, « Gaza : le silence du monde littéraire français », ActuaLitté